Le jardin botanique de Kirstenbosch
Le jardin botanique de Kirstenbosch est l’un des plus grands jardins botaniques du monde. Peu de jardins peuvent égaler la grandeur du cadre de Kirstenbosch, sur le versant est de la montagne de la Table du Cap en Afrique du Sud.
Le jardin botanique occupe une superficie de 528 hectares répartis comme suit :
- 36 ha, sur la partie la moins pentue du jardin botanique, aménagés en jardin botanique.
- 16 ha abritant les bâtiments administratifs, serres ou restaurant, librairie, salles de réunions, etc..
- 478 ha, sur les contreforts de la montagne, couverts par la forêt et la végétation du fynbos *.
Le Jardin botanique de Kirstenbosch présente presque exclusivement des plantes d’Afrique australe.
La partie cultivée du jardin regroupe près de 8 500 espèces de plantes quant à la zone naturelle, on y dénombre environ 900 espèces.
* : Fynbos : forme de végétation composée de plantes buissonnantes (proteacées, éricacées et restionacées) adaptées aux sols pauvres et aux incendies périodiques.
Histoire du jardin de Kirstenbosch
Kirstenbosch a abrité des humains depuis l’homme de l’âge de pierre comme l’indiquent les haches et outils en pierre qui y furent trouvés.
Lorsque les Européens contournèrent la pointe sud du continent pour la première fois, à la fin des années 1400, le peuple Khoikhoi occupait cette terre depuis environ 2000 ans.
En 1652, Jan Van Riebeeck, (Compagnie néerlandaise des Indes orientales), créa au Cap une station de ravitaillement pour les navires de passage.
La colonie européenne se trouvait sur le chemin des routes de pâturage traditionnelles des Khoikhoi et un conflit ouvert éclata en 1659-60.
Jan Van Riebeeck décida d’ériger une barrière défensive pour protéger la colonie.
En 1811, le domaine de Kirstenbosch fut divisé en deux moitiés et vendu.
En 1895, Cecil John Rhodes (qui donna son nom à la Rhodésie) acheta Kirstenbosch. Il nomma un gardien et planta l’allée de camphriers et de figuiers en 1898. Mais la terre fut négligée, se délabra et fut envahie par des cochons sauvages se vautrant dans des mares boueuses et se nourrissant de glands.
Rhodes mourut en 1902 et légua la terre au gouvernement. Le Département des Forêts planta des pins et des eucalyptus sur le domaine de Kirstenbosch.
Naissance du jardin botanique
Harold Pearson débarqua en Afrique du Sud en 1903 pour occuper la nouvelle chaire de botanique du South African College. Il comprit la nécessité de créer un jardin botanique au Cap.
En mai 1913, le gouvernement réserva le domaine de Kirstenbosch à la création d’un jardin botanique national à Kirstenbosch et accepta de contribuer à hauteur de 1 000 £ par an. La Société Botanique fut créée le 10 juin 1913 et tint sa première assemblée générale en juillet. Ses objectifs étaient d’encourager le public à s’impliquer dans le développement de Kirstenbosch, d’augmenter les subventions gouvernementales, d’organiser des expositions botaniques et d’éclairer et instruire les membres sur des sujets botaniques.
Les premières années
Les fondateurs de Kirstenbosch furent confrontés à une ferme négligée et envahie par la végétation, des hordes de porcs, des fourrés de mauvaises herbes et de vastes plantations de plantes exotiques. Une grande partie des premiers travaux consista à nettoyer la terre des mauvaises herbes et à construire des sentiers pour faciliter l’accès.
Le développement commença et au cours des dix à quinze premières années, bon nombre des principales caractéristiques du jardin furent créées.
Pendant les 50 premières années, la plupart des travaux étaient effectués manuellement, à l’aide de chariots, de mules et de charrettes. La topographie de Kirstenbosch est difficile pour le jardinage ainsi que pour le déplacement des roches. Depuis l’origine, la pierre locale a été utilisée pour les pavés, les bordures, les murs en pierres sèches, les rocailles, etc. et elle est devenue un élément marquant du Jardin. La qualité élevée du travail témoigne de la compétence et du talent du personnel responsable à Kirstenbosch.
Il y eut de nombreuses difficultés au cours de ces premières années et les fonds manquaient cruellement. La Première Guerre mondiale éclata, entraînant une réduction de la subvention du gouvernement et ne laissant qu’un seul jardinier en service. Des revenus supplémentaires provenaient de la vente de bois de chauffage et de glands (pour l’alimentation des porcs), …
Le magnifique jardin que nous avons aujourd’hui est dû en grande partie à la clairvoyance de ses fondateurs, à l’engagement et au dévouement du personnel au cours des premières années, ainsi qu’au soutien substantiel de la Société botanique et de ses membres au fil des ans.
Voir le diaporama : « Jardin botanique national de Kirstenbosch«
Photographies : Jean-Louis Delbende