Braniff International, disparition d'une compagnie aérienne
Braniff International (BN), l’une des compagnies aériennes les plus emblématiques au monde, cessa ses activités en 1982.
À l’époque, la compagnie aérienne avait tenu pour responsable la guerre des tarifs à moitié prix dans laquelle elle avait été impliquée avec American Airlines (AA). Il en résulta des prix des billets inférieurs aux tarifs les plus bas de BN. Ce qui avait entraîné une baisse significative des rendements.
Surdéveloppement de Braniff International
Le surdéveloppement de Braniff faisant suite à la loi américaine sur la déréglementation des compagnies aériennes des années 1970 doit également être pris en compte.
Le 15 décembre 1978, Braniff annonça la « plus forte augmentation de réseau en une journée de toute l’histoire de l’aviation« .
Cela se produisit sur le réseau domestique de Braniff International. C’est ainsi que la compagnie ajouta 16 nouvelles routes vers 32 nouvelles villes, augmentant son offre de 50 %.
Le développement international devint très sensible en 1979. Deux hubs ouvrirent à Boston et à Los Angeles, proposant de nouvelles liaisons transatlantiques et transpacifiques.
Parallèlement, la compagnie aérienne inaugura des vols au départ de Dallas/Fort Worth (DFW) vers Amsterdam, Bruxelles, Francfort et Paris.
Cependant, cette expansion intervint à un moment sans précédent pour l’industrie aéronautique. La hausse des prix du carburant et un ralentissement économique important conduisirent le transporteur à déclarer sa première perte d’exploitation depuis 1970 (39 millions de $ en 1979).
Échec de la restructuration
La plupart des liaisons internationales de BN s’arrêtèrent bientôt, ne laissant que la rotation DFW / Londres Gatwick (LGW) en 1981.
Il y eut de nombreuses restructurations, notamment la simplification des tarifs et la négociation de la vente de ses liaisons sud-américaines à Eastern Airlines (EA). Cependant les pertes financières se poursuivirent.
Howard Putnam était alors le PDG de la compagnie aérienne. Il tenta de négocier des nouveaux délais de paiements auprès des prêteurs et des créanciers pour des dettes s’élevant à 733,2 millions $.
Les 39 prêteurs privés acceptèrent de reporter le paiement des intérêts et du principal à octobre 1983. Malgré cela, la direction de la compagnie n’eut d’autre choix que de suspendre tous ses vols.
BIA-COR Holdings de New York acheta ensuite les actifs du transporteur dans la perspective d’une résurrection la compagnie aérienne. Ces projets ne se concrétisèrent pas.
JLD
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Photographie : Tim Rees