Le thé des collines malaises

Le thé des collines malaises

Le thé des collines malaises évoque à travers ses plantations une mer ondulante d’arbustes d’un vert dense, interrompue seulement par de petites touches de couleurs vives.

Il s’agit des cueilleuses de thé qui se faufilent le long des chemins étroits entre les buissons et récoltent les jeunes feuilles.
Tandis que ces femmes remplissent les paniers de la plantation Boh, Eric Pasquier, photojournaliste, les rejoint.

C’est au cœur des vallées des Cameron Highlands, dans l’État de Pahang, que pousse thé le plus célèbre de Malaisie, celui de Boh Plantations. Il s’exporte ensuite depuis les Cameron Highlands dans le monde entier.
Un lieu magnifique se cache derrière ces sommets qui abritent des plantations de thé depuis 1885, date à laquelle l’explorateur britannique William Cameron découvrit le plateau.

John Archibald Russell, fils d’un fonctionnaire britannique, fonda l’entreprise en 1929.

Ce dernier avait compris le potentiel du thé comme culture majeure dans la Malaisie de l’époque.
Russell obtint une concession de terres dans les Cameron Highlands et Boh Gardens naquit, le premier domaine des Highlands dans le pays.
Il se rendit rapidement compte que les Cameron Highlands étaient un endroit idéal pour y cultiver du thé.
À 5 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, les conditions climatiques sont parfaites. En effet, l’air est chaud le jour et frais la nuit, le sol est fertile et les pluies sont abondantes.
Au fil des ans, l’entreprise s’agrandit et se forgea une réputation certaine dans le monde entier. La Malaisie est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs de thé au monde.

De nos jours, l’usine de Boh est ultramoderne.

L’épandage d’engrais s’effectue par voie aérienne et l’automatisation est présente à toutes les étapes. Fini le temps où les ouvriers devaient tout faire à la main !
Plus de 6 000 travailleurs cueillent, trient et mettent en boîte le thé. Les cueilleurs expérimentés peuvent récolter environ 200 kg de feuilles de thé par jour, ce qui correspond à une production de 45 kg du précieux thé.
Au total, l’entreprise récolte environ l’équivalent de 5,5 millions de tasses de thé par jour !
Ces plantations s’étendent sur des champs à la superficie gigantesque. Elles ressemblent à une immense nappe verte, coupée çà et là par de petites allées. Le balancement des chapeaux de paille des cueilleuses récoltant les meilleures feuilles rythment visuellement les rangées. Ce sont très majoritairement des femmes qui accomplissent ce travail difficile.
Armées de leurs cisailles et d’un seau en plastique en partie découpé, elles recueillent les plus jeunes pousses. Se courbant avec régularité au fur et à mesure de leur avancée dans les allées, elles créent ainsi une animation visuelle très rythmée.

Le contremaître, dont l’uniforme blanc rappelle l’époque coloniale du siècle passé, les surveille et s’assure que le travail est bien fait.
Une fois les paniers pleins, on les vide dans une grande toile et les feuilles prennent la direction de l’usine. Là-bas, le contrôle de la qualité s’effectue à chaque étape du traitement.

La récolte est séchée à l’air chaud pendant 18 heures. C’est ainsi que les feuilles deviennent cassantes puis sont déchiquetées avant d’être replacées sur des plateaux et séchées à 96ْ°C.

Exposé à l’air, le thé prend alors sa couleur brune. Puis, sur un plateau de laminage, une machine électrostatique le débarrasse de toutes ses impuretés.
Les parties les plus fines se retrouvent ensuite ensachées. Les plus grandes feuilles de thé remplissent des boîtes en métal, prêtes à être vendues.

C’est ainsi que les connaisseurs du monde entier peuvent boire le délicieux thé de Boh, en provenance des plateaux des Cameron Highlands.

Texte d’Éric Pasquier, traduit depuis la langue anglaise.
Voir le reportage photographique : Cueillette du thé en Malaisie

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